Après un baccalauréat scientifique avec mention (1998) et deux années perdues à l’université faute de savoir précisément que faire, le BTS Analyses Biologiques (2000-2002) effectué au lycée Paul Eluard de Saint-Denis (93) m’a redonné la soif d’apprendre. Grâce à mes résultats scolaires durant le BTS et motivée par les encouragements de mes professeurs, j’ai poursuivi mes études en licence de biochimie puis en maîtrise à l’Université Denis Diderot Paris 7, dans le but de me préparer au CAPET de biotechnologies. L’enseignement organisé en cours théoriques associés à des travaux pratiques durant les deux années de BTS avait été une découverte pour moi, venant d’une filière classique, qui m’avait beaucoup stimulée. De ce fait, j’ai été séduite par cette voie d’enseignement et j’ai essayé d’y parvenir à mon tour malgré le passage obligé par l’université. J’ai ainsi obtenu licence (2003) et maîtrise (2004) de biochimie qui m’ont permise de m’inscrire à la préparation au CAPET de l’ENS de Cachan. Pendant cette année de préparation (2005), j’ai passé le concours d’entrée en troisième année à l’ENS de Cachan, après avoir discuté avec les professeurs de l’école. J’ai donc ensuite préparé l’agrégation de biochimie, que j’ai obtenue (2006). Enfin, avant d’intégrer la deuxième année d’IUFM, j’ai optée pour une année de Master de Recherche en Virologie par affinité pour la discipline et afin de mettre un pied dans ce monde qu’est la Recherche Fondamentale. De plus, cette formation m’a permise de me perfectionner dans les techniques de culture cellulaire et biologie moléculaire, très présentes dans les laboratoires de recherche et qui vont le devenir de plus en plus dans les laboratoires d’analyses et essais, dans lesquels les BTS de notre filière préparent les élèves à travailler.
Actuellement en activité au lycée Valentine Labbé à La Madeleine (59), j’apprécie d’apprendre mon métier en enseignant la microbiologie en 1ère STL BGB. L’enseignement présente une dimension humaine, dont je n’avais pas, très honnêtement, imaginée l’ampleur. Même si très souvent, je ressors insatisfaite ou frustrée de mes cours, l'exercice de ma profession est cependant très stimulante pédagogiquement et intellectuellement.
Maintenant, l'année est presque terminée et je commence tout doucement à me projeter dans ma future carrière. Dans l' immédiat, mon premier désir est de continuer à faire mon métier du mieux possible. Ensuite, j'aimerais avoir l'occasion d'enseigner en classes de BTS afin de mettre à profit les connaissances acquises au cours de mes dernières années de formation, même si je sais que le travail à investir est énorme et j'ai eu l'occasion de m'en apercevoir lors de mes stages de pratique accompagnée, effectués en classe de BTS. L'idéal serait d'avoir une partie de mes enseignements en BTS et l'autre dans le secondaire car les deux optiques d'enseignement sont différentes mais complémentaires. On a toujours le droit de rêver n'est-ce pas ?
Mon arrivée dans le Nord associée à un statut particulier de stagiaire en responsabilité laissent en moi très honnêtement un avis mitigé. Cette année riche en changements sur le plan professionnel autant que social, a exigée de moi des facultés d’adaptation, point positif je pense à long terme. Ensuite, autre aspect positif : le fait de changer pas mal d’aspects de mon quotidien m’ont permis de relativiser quant au stress que mon nouveau métier engendrait parfois. J’ai ainsi pu profité de certains dimanches pour " voir du Pays " et goûter les produits du terroir, les Monts des Flandres et leurs estaminets, les terrils et corons du Pas de Calais, les grandes villes belges wallonnes et flamandes (Tournay et sa fête de l'accordéon, Bruxelles et son Jazz marathon), les Pays-Bas (Ah la Hollande et ses champs fleuris, ses moulins et ses villes parcourues de canaux, que ce pays est romantique !) et bien sûr les quartiers authentiques de la cité lilloise.
![]()
Durant l’année de stage notre
statut n’est pas encore établi. Nous sommes parfois professionnels de
l’enseignement et l’autre moitié de la semaine, des élèves en formation pour à
notre tour mieux former nos élèves. D’autant que notre jeune âge nous fait
passer encore auprès de certaines personnes pour les élèves de l’établissement
dans lequel nous exerçons. Enfin, pour vous dire que finalement après quelques
années d’expérience, j’y repenserai sans doute en souriant…
D’autre
part, j’aimerais évoquer l’évolution des relations que j’ai constatée au fur et
à mesure que l’année s’écoulait dans ma classe. Après un début d’année très
froid afin d’instaurer un climat de respect et de travail, je me suis aperçue de
l’importance des relations humaines dans ce travail. Il s’agit d’instruire de
manière scientifique et rigoureuse, pédagogique et sociale sans aucune
négligence ni injustice. Et puis petit à petit, la confiance s’est installée
sans pour autant que mes soucis de bien faire s’en aillent. Désormais, je suis
convaincue que la partie relationnelle de cette profession s’apprend avec
l’expérience et que le dialogue avec les collègues est un atout majeur. J’ai
encore beaucoup à apprendre de ce métier : comment faire grandir ces jeunes et
jouer mon rôle d’éducateur, comment rebondir, comment gérer des différents publics dans la même journée, comment montrer
l’importance de l’expression écrite et orale… mais je sais quelque chose : je
sais qu’il est bon de se remettre en cause pour s’améliorer.